« La prise en charge des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer est insuffisante en Tchéquie. Nous n’avons pas de lieux sécurisés ni de personnels formés spécifiquement, explique Martina Polanská, directrice du Centre des Services sociaux et de l´EHPAD Máchova de Prague 2. Il nous faut prendre en compte les troubles cognitifs dans la création de nos futurs lieux d’hébergement. » Devant ce constat, la ville de Prague a donc décidé que sa nouvelle structure dont l’ouverture est prévue en 2024 devait prendre en compte ces pathologies.
Les modèles de santé thèque et français ne sont pas si différents : sécurité sociale, financements publics, prix de journée… les éléments de base sont comparables. C’est plutôt sur le fonctionnement innovant du Village que la délégation est venue picorer des idées : quelle sécurisation pour les malades ? quelle équipe professionnelle pour les accompagner ?
La délégation souhaitait également découvrir les types de prises en soins mises en œuvre ici, eux qui utilisent largement la psycho-biographie qui se base sur une très bonne connaissance de la vie antérieure du malade, allant jusqu’à la construction de salles de réminiscence. Les premiers retours d’expérience positifs sur les méthodes non-médicamenteuses du Village donnent le sourire aux visiteurs.
Comparer les modèles tchèque et landais
La découverte des différents lieux du Village a conduit ensuite à la comparaison systématique des méthodes utilisées entre nos deux pays. Qu’il s’agisse d’aspects techniques comme l’usage des montres avec bouton d’appel à Prague pour les situations de détresse contre l’installation à des endroits stratégiques d’interphones à déclenchement sonore à Dax… Ou qu’il s’agisse d’accompagnement, particulièrement celui offert par la participation des bénévoles : pour Martina Polanská et ses collègues, ce sera plus difficile en République tchèque où le bénévolat est moins courant.
En termes architecturaux, l’établissement praguois, dont l’implantation est prévue en centre-ville de la capitale, ne pourra pas offrir un espace paysager de la même ampleur qu'au village. Mais la question des extérieurs et des besoins de déambulation des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer et apparentées ont tout de même été pris en compte par les concepteurs.
« Nous sommes vraiment ravis de cette visite. Elle nous conforte dans l’idée que nous allons dans la bonne direction, » conclut la future directrice de l’établissement tchèque. Rendez-vous d’ici deux à trois ans dans le cœur de Prague pour en voir la concrétisation.