À la fin de la table ronde du 11 décembre réunissant des scientifiques travaillant sur le Village Landais Alzheimer Henri Emmanuelli (VLAHE) implanté à Dax, le témoignage de Michel Unzel dont la maman est résidente ici, a tout résumé : « j'ai pu comparer avec deux Ehpad où elle était avant. Ma mère ne riait pas, ne marchait plus, elle faisait de tout petits pas dans sa chambre, elle était très fermée, très inquiète, très angoissée. Quand on est arrivé ici, que j'ai vu les grands espaces, j'étais inquiet à mon tour. Et puis je l'ai vue peu à peu sourire, rire, déambuler avec son déambulateur. Cela procure une forme de joie, vous ne pouvez pas savoir l'impact que cela a aussi sur la famille ».
Pas de déclin cognitif les 12 premiers mois
Au-delà de cet exemple qui en dit long, l'étude scientifique présentée au cœur de la bastide innovante s'est attachée à interroger, à ce jour, plus de 160 Villageois, de 42 à 104 ans, tous les six mois depuis plus de deux ans. « Les premiers résultats sont très encourageants et la tendance commence à être solide car le nombre de personnes incluses est important », a expliqué la professeure Hélène Amieva qui dirige l'équipe Inserm-Université de Bordeaux évaluant l'impact du modèle novateur du Village sur la santé des résidents, les proches aidants, les personnels soignants et les bénévoles.
« Sur les six premiers mois, voire les 12 premiers mois, c'est spectaculaire, il n'y a pas de déclin au plan cognitif, pas de dégradation de la qualité de vie mesurée au moyen de marqueurs conventionnels, et on note une stabilité des scores d'anxiété et de symptômes dépressifs. Un faible déclin est constaté à partir des 12 premiers mois », a poursuivi la docteure en neurosciences et neuropharmacologie, pointant des résultats qui contrastent fortement avec toutes les publications internationales sur l'entrée en institution « classique » lors de laquelle les fonctions cognitives des malades d'Alzheimer s'amenuisent rapidement.